Les industries hyper électro-intensives génèrent, en France, près de 50 000 emplois sur 16 sites industriels, dont 3 sur le territoire dunkerquois. Elles se caractérisent par une utilisation très importante de l’électricité comme matière première (30% en moyenne) qui devient la part principale de leurs coûts de production.

Ces industries sont fortement exposées à la concurrence mondiale puisque les approvisionnements énergétiques de leurs principaux concurrents, chinois et canadiens, sont plus compétitifs. Paul Christophe a donc alerté le Gouvernement sur l’avenir de ces industries dans le cadre d’une séance de Questions au Gouvernement.

 « Le dispositif de soutien accordé à ces entreprises demeure fragile. A l’époque Ministre de l’Economie, le Président de la République, Emmanuel Macron, s’était engagé sur un dispositif en trois piliers. Si les deux premiers ont été mis en place, le troisième pilier qui devait s’articuler sur des contrats long terme n’a hélas pas encore vu le jour ». – Paul CHRISTOPHE

Les contrats compétitifs de long terme sont pourtant essentiels afin d’offrir une visibilité suffisante pour justifier les investissements. S’il faut se battre pour chaque emploi industriel menacé, le député a appelé le Gouvernement à mener ce combat avant même que ces industries ne soient en danger : « Quelle est votre stratégie en faveur de ces activités industrielles ? Quel est votre engagement sur la mise en œuvre de ces contrats long terme indispensables à leur survie ? ».

Prenant la parole dans l’hémicycle, François de Rugy, Ministre d’Etat, Ministre de la transition écologique solidaire, a répondu que le Gouvernement était « très vigilant sur la compétitivité de nos industries, grosses consommatrices d’énergie ». Des mécanismes ont été confortés, au niveau européen, afin de limiter le coût dans la production de l’énergie. Selon les calculs, les prix « permettent d’être compétitifs avec nos voisins européens ». Mais qu’en est-il de la compétitivité vis-à-vis des concurrents chinois et canadiens dont a fait mention le député ?

Le Ministre a balayé les différents dispositifs d’aide existants, sans pour autant apporter une réponse concrète pour véritablement soutenir ces industries et les emplois qu’elles génèrent. Aucun élément de réponse non plus sur la promotion des contrats long terme. Concluant son propos, le Ministre a indiqué qu’il continuerait à dialoguer « avec toute la filière de ces industries électro-intensives et avec la Commission européenne ». Le dialogue est une première réponse, mais une réelle prise d’engagements serait plus utile.

La réponse ministérielle laisse très sérieusement à désirer. Les propos tenus dans l’hémicycle ne sont guère rassurants pour le député qui dénonce une inertie du Gouvernement sur la question. Avec son collègue Christian Hutin, il rencontrera les représentants des industries HEI avant d’envisager, ensemble, une nouvelle interpellation des pouvoirs publics, et notamment du Ministre de l’Economie et des Finances. C’est l’avenir de nos industries qui se joue actuellement !