Le 12 juillet, Agnès Buzyn, Ministre des Solidarités et de la Santé a pris un arrêté visant à soumettre les médicaments codéinés à une prescription médicale obligatoire. Si cette décision a permis d’éviter les abus de codéine par les jeunes dans des cocktails récréatifs (dits Purple drank), elle a, dans le même temps, restreint le rôle de conseil du pharmacien.

En effet, si beaucoup de médicaments relèvent de la prescription médicale, certains peuvent être dispensés sur le conseil du pharmacien et répondent à une demande des patients pour des pathologies mineures, sans nécessité d’une consultation médicale.

Dans l’hémicycle, Paul Christophe a interrogé la Ministre sur les conséquences de sa décision, en lui demandant notamment de revaloriser le rôle du pharmacien dans le parcours de soins du patient.

« Madame la Ministre, la profession a besoin de sécurité, de stabilité et de reconnaissance. Le pharmacien n’est pas un épicier: il est un professionnel de santé diplômé et compétent. »

Paul Christophe

La Ministre a indiqué qu’elle ne reviendrait pas sur l’arrêté : « Cette mesure répond à la difficulté qu’il y a, dans les grandes villes, à dégager le temps du conseil pharmaceutique, qui est plus facilement offert dans les territoires où le pharmacien connaît mieux sa patientèle. ». Elle a néanmoins indiqué que le rôle d’acteur de soins de premiers recours du pharmacien d’officine et son expertise pharmaceutique devaient être davantage valorisés et utilisés. Elle tient à les accompagner dans de nouvelles offres de services, comme la prise en charge par les officines de pathologies courantes ou la vaccination contre la grippe. Le député a précisé se tenir à la disposition de la Ministre si un groupe de travail ad hoc venait à être constitué.